Poésie

Poésie sur les abeilles et le miel

 

 

 

 

Abeilles

 

  LA FLEUR de Ph. Wilmart

 

Sortant d'une longue torpeur,
Par l'air frais du printemps,
L'abeille, émue par la douceur,
Se dirige vers l'avant.

Accueillant de ses ailes,
La céleste lumière,
Elle s'envole vers le ciel,
Par la brise légère.

A travers la brume du matin
Elle découvre dans le lointain,
Une douce lueur,

Lui offrant son cœur,
Eclairé par un soleil d'or,
Afin de prendre le divin trésor.
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           L'ABEILLE de Victor hugo

 Jeune

 


Seigneur, préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphant,
De jamais voir, Seigneur, l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants!...
.....................
O vous dont le travail est joie,
Vous qui n'avez pas d'autre proie
Que les parfums, souffles du ciel;
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre
Pour donner aux hommes le miel...

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                                                                   0174.gif    L'AUTOMNE

Au soir de l'année,                            
Alors que le soleil s'éteint,
Vers une nuit sans fin,

La vie se retire,
Comme un voile,
Attiré vers les étoiles.

Les arbres couleurs vermeilles,
Se découvrent lentement,
Au rythme du vent.

Pendant que les abeilles,
Fatiguées par le labeur,
Se resserrent entre soeurs.

Ph. Wilmart.

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Les Frelons et les Mouches à Miel

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A l'œuvre on connaît l'artisan.

Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent:
Des frelons les réclamèrent Des abeilles s'opposant,
Devant certaine guêpe on traduisit la cause.
Il était malaisé de décider la chose:
Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons
Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs,
De couleur fort tannée, et tels que les abeilles,
Avaient longtemps paru. Mais quoi? dans les frelon

Ces enseignes étaient pareilles.
La guêpe, ne sachant que dire à ces raisons,
Fit enquête nouvelle, et, pour plus de lumière,
Entendit une fourmilière.
Le point n'en put être éclairci.
« De grâce, à quoi bon tout ceci?

Dit une abeille fort prudente:
Depuis tantôt six mois que la cause est pendante,
Nous voici comme aux premiers jours.
 Pendant cela le miel se gâte.
Il est temps désormais que le juge se hâte:
 N'a-t-il point assez léché l'ours ?
Sans tant de contredits, et d'interlocutoires,
Et de fatras, et de grimoires,
Travaillons, les frelons et nous:
On verra qui sait faire, avec un suc si doux,
Des cellules si bien bâties. »
Le refus des frelons fit voir
Que cet art passait leur savoir;
Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties.

Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès:
Que des Turcs en cela l'on suivît la méthode !
Le simple sens commun nous tiendrait lieu de code :
Il ne faudrait point tant de frais;
Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge,
On nous mine par des longueurs;
On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge,
Les écailles pour les plaideurs.

     Jean de La Fontaine, Fable XXI, Livre I.

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Le Cierge

 C’est du séjour des Dieux que les Abeilles viennent.
Les premières, dit-on, s’en allèrent loger
Au mont Hymette, et se gorger
Des trésors qu’en ce lieu les zéphirs entretiennent.
Quand on eut des palais de ces filles du Ciel
Enlevé l’ambroisie en leurs chambres enclose,
Ou, pour dire en Français la chose,
Après que les ruches sans miel
N’eurent plus que la Cire, on fit mainte bougie ;
Maint Cierge aussi fut façonné.
Un d’eux voyant la terre en brique au feu durcie
Vaincre l’effort des ans, il eut la même envie ;
Et, nouvel Empédocle aux flammes condamné,
Par sa propre et pure folie,
Il se lança dedans. Ce fut mal raisonné ;
Ce Cierge ne savait grain de Philosophie.
Tout en tout est divers : ôtez-vous de l’esprit
Qu’aucun être ait été composé sur le vôtre.
L’Empédocle de Cire au brasier se fondit :
Il n’était pas plus fou que l’autre.

Jean de La Fontaine — Fables
Livre IX • Fable 12

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Le manteau impérial

 

Oh! Vous, dont le travail est joie,
Vous qui n'avez pas d'autre proie
Que les parfums, souffles du ciel,
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre
Pour donner aux hommes le miel,

Chastes buveuses de rosée,
Qui, pareilles à l'épousée,
Visitez le lys du coteau,
O sœurs des corolles vermeilles,
Filles de la lumière, abeilles,
Envolez-vous de ce manteau!

Abeilles

Ruez-vous sur l'homme, guerrières!
O généreuses ouvrières,
Vous le devoir, vous la vertu
Ailes d'or et flèches de flamme,
Tourbillonnez sur cet infâme!
Dites-lui : ''Pour qui nous prends-tu?''

''Maudit ! nous sommes les abeilles
Des chalets ombragés de treilles
Notre ruche orne le fronton;
Nous volons dans l'azur écloses
Sur la bouche ouverte des roses
Et sur les lèvres de Platon.

''Ce qui sort de la fange y rentre,
Va trouver Tibère en son antre
Et Charles IX sur son balcon.
Va ! Sur ta pourpre il faut que l'on mette
Non les abeilles de l'Hymette,
Mais l'essaim noir de Mountfacon!''

Et percez-le toutes ensembles
Faites honte au peuple qui tremble,
Aveuglez l'immonde trompeur,
Acharnez-vous sur lui, farouches,
Et qu'il soit chassé par les mouches
Puisque les hommes en ont peur!

 

VICTOR HUGO

Ode XVI (L'Amour piqué par une abeille)

Le petit enfant Amour
Cueillait des fleurs à l'entour
D'une ruche, où les avettes
Font leurs petites logettes.

Comme il les allait cueillant,
Une avette sommeillant
Dans le fond d'une fleurette
Lui piqua la main douillette.

Sitôt que piqué se vit,
« Ah, je suis perdu ! » ce dit,
Et, s'en courant vers sa mère,
Lui montra sa plaie amère ;
Petite
« Ma mère, voyez ma main,
Ce disait Amour, tout plein
De pleurs, voyez quelle enflure
M'a fait une égratignure ! »

Alors Vénus se sourit
Et en le baisant le prit,
Puis sa main lui a soufflée
Pour guérir sa plaie enflée.

« Qui t'a, dis-moi, faux garçon,
Blessé de telle façon ?
Sont-ce mes Grâces riantes,
De leurs aiguilles poignantes ?

--Nenni, c'est un serpenteau,
Qui vole au printemps nouveau
Avecques deux ailerettes
Ça et là sur les fleurettes.

--Ah ! vraiment je le connois,
Dit Vénus ; les villageois
De la montagne d'Hymette
Le surnomment Mélissette.

Si doncques un animal
Si petit fait tant de mal,
Quand son alène époinçonne
La main de quelque personne,

Combien fais-tu de douleur,
Au prix de lui, dans le coeur
De celui en qui tu jettes
Tes amoureuses sagettes ? »

Ronsard-odes-livre IV-

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Commentaires (1)

1. Fanny Bodart 04/06/2016

Petite Abeille

De fleur en fleur, petite Abeille
Tu virevoltes au gré du vent
Pour butiner sous le soleil
Des longs et beaux jours de printemps.

Jour après jour, joyeusement,
Tu pars accomplir ta mission ;
Ton dur labeur, heureusement,
Assure la pollinisation.

De bon pollen et de nectar
Tu te régales et te délectes ;
Tu peux couvrir plusieurs hectares
Pour mener à bien ta collecte.

Les Bâtisseuses sont à la ruche,
Les Butineuses reviennent gaiement
D’un long chemin semé d’embuches
Nourrir la Reine qui les attend.

De fleur en fleur, jolie Abeille
Tu vas et viens pour butiner,
Pour nous faire don de ta merveille :
Un gouteux miel blond et doré.

Fanny Bodart

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